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LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 26

27.— 1972/73 : rhizome quand tu nous tiens, entre pionicat et Andreas Baader


Le processus d’atomisation qui s’opère chez le fils Morisi devenu un membre de la faune bisontine est encapsulé dans cette présentation du tandem Guattari-Deleuze, têtes de gondole des transgressions de l’époque en compagnie des rebelles de l’école de Francfort (Horckheimer, Adorno, Marcuse.) et de situationnistes Debord et Vaneighem… Inspirez profondément, lisez au compte-gouttes.

"Ne soyez pas un ni multiple, soyez des multiplicités ! Faites la ligne et jamais le point ! Le rhizome est une célébration de la pensée en réseau, il est transversal, tentaculaire et nomade, contrairement à la racine, unique et sédentaire. Comment le rhizome peut-il nous aider à penser le monde ? "

Et voilà, j’avais mis la main sur une martingale. Enfant de mes ombilics (de la botte, de la balle, de la gauche, de la tour de Babel, de la fraternité et bientôt du sexe) je n’étais pas anormal, inadapté, instable, pervers et polymorphe, un peuple perdu à moi tout seul, mais « transversal, tentaculaire et nomade », un rhizome, quoi.

Rizhome ou pas, je m’étais mis à faire n’importe quoi sans m’en rendre compte...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 25

26. - Besac, capitale mondiale des périphéries centrales... Pionnier espagnol, filons arabes et tremplin nordique...


D’aucuns se targuent d’avoir étudié à Saint-Cyr, à la Sorbonne ou à Stanford, d’autres remercient les dieux (dont les GPS ne retrouvent pas les coordonnées) de les avoir amenés à La Rochelle, à Toulouse où à Besançon.

Pour ma part je n’appris que j’aurai pu postuler à science po et aux grandes écoles qu’en troisième année de fac. Le simple mot de carrière me collait des boutons, carrière c’était pour moi la fissure poussiéreuse le long de la RN 5 entre Sampans et le rond point de Bourgogne, saignée d’où paraît-il venait la pierre rose qu’on avait utilisée pour les marches de l’Opéra et le socle de la Statue de la Liberté.

Besançon a été un coup de foudre, une grande histoire d’amour, un béguin qui dure encore. Car à Besançon il y avait tout ce qu’un garnement vorace pouvait désirer ; un centre-ville peuplé par un tiers de jeunes gens, un pourcentage élevé d’intellectuels et de diplômés, une population majoritairement progressiste et une tradition socialiste douce, héritage des thomistes de l’archevêché, de Victor-Hugo : enfin de Proudhon et de Fourier les socialistes dit utopiques, proches de l’anarchie. Le tout mis en musique par le compagnonnage des ateliers d’horlogerie implantés jadis par les voisins suisses.

Pour une ville des marches de l’est, il y avait énormément de ressortissants étrangers et ça ne datait pas de la vielle puisque Jules César raconte Vesontio et ses affrontements avec les Séquanes, les Celtes de l’endroit. Puis arrivent les Francs. Les Habsbourg. Les Espagnols. Des Helvètes et des Bourguignons. Les horribles Saxe-Weimar, des Souabes associés à des Suédois de Finlande, enfin toutes sortes de ulhans violeurs qui laisseront des traces dans le morphotype des hauts plateaux du Doubs. Il y eut enfin plusieurs vagues de Prussiens et de Saxons de 1870 à 39-45.

Pour ceux qui connaîtraient mal l'histoire...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 24

25. Interdit aux moins de 16 ans : elle me fait homme et n'en saura rien

Les chronologies et mes ombilics s’entortillent. Tout ce dont il va s’agir s’est déroulé fin 1971. Je dois dire que je m’y perds un demi-siècle plus tard.

Né nomade par la faute d’un père en déplacement perpétuel. Gitan à crampons louant ses dribbles et ses buts à droite à gauche (6 clubs en 6 ans) ; philosophe dilettante s’essayant aux sciences économiques et à l’ethnographie en immersion, athlète culturel fan de pop musique et de grand théâtre, de littérature américaine, russe et scandinave, il fallait me suivre ce que personne n’a jamais essayé de faire à ce moment-là.

La vérité, c’est que j’étais un sale gosse jetant sa gourme et ne voyant pas plus loin que le bout de ses lectures.

Je n’avais pas lu Les Mémoires d’un Amant lamentable écrit par Groucho Marx en 1963 et publié en français en 1984 et c’est bien dommage, car planté sur une aire d’autoroute entre Milan et l’échangeur Torino-Aosta je me souviens m’être posé des questions après qu’un carabinier m’eut pris en stop et s'était arrêté pour m'acheter un plein sachet kraft de victuailles, du salami, du pecorino, deux fruits, une bouteille d’eau gazeuse et un mini fiasco de chianti. Avant de me dire que je valais mieux que mon look de traîne-patins céleste et que je ferais mieux de penser à mon avenir en mettant les bouchées doubles à l'université et en me trouvant une super petite copine.

Lâché entre Aoste et Courmayeur, les conseils de mon carabinier (qui avait fait de l’autostop lorsque les Allemands avaient dévasté le pays avant de rentrer chez eux) me reviennent. Pour les études, ça n’était pas trop tard, j’avais l’intention de passer les Unités de Valeur qui me manquaient en septembre et d’obtenir mon DUEL (le DEUG d’alors sanctionnant les deux premières années de fac). Bon, la philosophie n’ouvrait pas beaucoup de perspectives mais on verrait plus tard, rien n’était perdu.

Du côté de la super petite copine, c'était mal parti vu que je collectionnais les vestes, les vents et les coïtus interruptus because la concierge ou le petit copain et, naturellement, les impatiences inhérentes au jeune homme généreux surpris par la nature.

 

 

LES CHRONQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 23

23. Flower Power et Mélenchon contre Orange Mécanique ou quand les corps bouillent sous le tissu du côté de la Pierre penchée


Les années que le fils Morisi devenu Mario passe à Besançon d’octobre 1970 à juillet 1974 marquent son passage de l’adolescence protégée au temps des expériences, puisque nous sommes dans les années de transition entre le rêve un peu bêta de changer le monde aux chocs pétroliers prétextes de la contre-révolution libérale qui se traduit en France par les élections successives de George Pompidou, l’homme de la Corbelle, et de Valéry Giscard d’Estaing, le chantre des réformes dites libérales avancées.

Pendant ce temps-là, les disciples de l’économiste libertarien Hayek, les Chicago Boys et cette chienne enragée (j’assume le mot) de Margaret Thatcher nous expliquaient qu’il fallait en finir avec l’État-Providence et qu’il n’y avait d’autre alternative que de licencier les mineurs, les métallurgistes, les ouvriers de l’automobile, et naturellement un tas de fonctionnaires sauf les flics. C’est comme cela qu’on abroge les accords de Bretton Woods qui conditionnaient le dollar à son équivalent or, bombe à fragmentation qui allait accélérer la mondialisation de la finance et la quasi impossibilité pour les Etats de la contrôler.

Au Bar de l’U, à l’Éden, dans les amphis de la fac de Lettres, on n’en était pas encore là. L’ami Mélenchon organisait des assemblées avec ses stormtroopers trotskistes et se frictionnait avec les 'appariteurs musclés', ersatz de la police interdite de séjour dans l’enceinte de l’université. Les situationnistes fichaient la pagaille au garnd dam des marxistes-léninistes. Et les anars folklos...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L -22

23. Katmandou, Kerouac : la Route 66 part de Sampans (Jura)


L’autostop, tout une époque. Comme ceux qui me suivent le savent (j’adore les allitérations), j’ai fait mes premiers déplacements en train avec mes parents, puis dans la voiture de mon oncle ou des directeurs parisiens de mon père ; on ne va pas de Paris à Dunkerque, Marseille ou Le Pornichet à pied ou à cheval.

Pour les déplacements quotidiens, ce fut la marche à pied, car les sept, huit kilomètres qui séparaient Sampans du lycée ou des terrains de foot ne me faisaient pas peur.

Pour parvenir à Dole, la cité natale de Pasteur (désolé, on n’y coupe pas), il fallait longer la RN 5 qui reliait Paris à Genève, une deux-voies où défilaient des armées de camions. Maman n’était pas tranquille, comme le notait un de nos lecteurs, elles ne le sont jamais. - Sortie du village après un virage en épingle, montée du Mont Roland, plongée vers le pont de chemin de fer, remontée jusqu’au château d’eau et re-descente jusqu’à la Collégiale en petites foulées.

Après la marche à pied, ce fut le temps du vélo et du Solex. Le vélo de course n’étant pas pratique pour colporter le cartable bourré de bouquins et l’inévitable ballon de foot, ce fut le temps du Solex qui vous forçait à pédaler dans les côtes. Pauvre bête avec qui je faisais du motocross, que certains débloquaient et boostaient à l’éther ; à cause de qui je faillis passer sous un semi-remorque en rentrant à la nuit.

Le temps venu de me rendre chez les Maristes ou à la fac arriva le moment du train qu’il fallait prendre le lundi matin à 6 h 30. Mon père partant tôt au chantier, j'eus l’idée de tendre le pouce comme les héros des bd de Crumb et ceux de Sur la route, le best-seller branché US de Kerouac, sorti en américain en 57 et chez Gallimard en 68.

Après avoir voulu être Piantoni et Rivera, avoir perdu la finale de la coupe du Monde mexicaine en 70 avec la Squadra, me voici happé par Sal Paradise et Dean Moriarty, ces héros lancés à la conquête de Dieu le long de la fameuse Route 66. Que voulez-vous, à l’époque, René Barjavel, écrivain comme il se doit, écrivait Les Chemins de Katmandou, Cayatte en faisait un film, et les porte-drapeau de la beat-generation appelaient au drop-out (le laisser-tomber) et à la révolution intérieure assistée par Lyserg Saüre Diethylamid (LSD) sous forme de buvard.

Je pris vite la pli de m’installer avec mon sac de sport à la sortie des villages. Le cœur battant, j’essaie de faire bonne impression, je me tiens droit, j’ai l’air sportif mais pas agressif, je remercie même quand les voitures accélèrent en me voyant.

Ne jamais sous-estimer l’ironie sous-jacente de la vie. C’est la 2-CV camionnette des Sœurs de Sampans qui s’arrête pour me conduire à la gare. Nous avons peu l’occasion de nous fréquenter mais elles connaissent ma mère qu’elles croisent chez le boulanger et qui est une dame charmante. Les fois suivantes, c’est un copain de mon père, un voisin ou un amateur de foot qui m’a reconnu.

L’autostop devient mon moyen de locomotion exclusif. Pour économiser quelques sous et financer mes tournées des bistrots de Besac (Besançon est une ville qui a un alias comme Sainté ou Paname), je ne prends plus le train. J’ai des problèmes de délais mais le stop marche fort à l’époque. Le parc automobile n’est pas encore ce qu’il est devenu mais de nombreux automobilistes ont fait du stop quand ils étaient à l’armée, et "ils savent ce que c'est de ne pas avoir un sou."

Sampans-Dole, Sampans-Besançon, des raids dans le Jura où je deviens surveillant. Départ tôt le lundi ou le mardi, retour trois jours plus tard à la fac. Idem quand il y a un concert ou une réplique de Woodstock dans le Doubs ou dans le Territoire de Belfort..

Je pris vite goût à ce mode de vie et aux rencontres qu'il facilite... Vous étiez là sur le bord de la route, à un carrefour, dans une station service et vous vous transformiez en glaneur de passage, en maraudeur de kilomètres. Qu’y avait-il devant vous, quelle rencontre, quelle histoire d’amour, quelle partie de va-et-vient à la sauvage, quel accident mortel ?

J’ai (presque) honte quand je repense à ma pauvre maman qui se faisait un sang d’encre et qui n'avait pas tort...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 21

22 - De la place sur le terrain à Zarathoustra en passant par Sophocle...


Tous ceux qui ont entraîné des footballeurs débutants ont constaté ce phénomène. Prenez un gamin, faites lui enfiler un maillot numéroté, un flottant, des bas et des crampons et laissez le libre de se déplacer ou il veut au milieu de ses copains. Observez le bien quand l’arbitre siffle le commencement de la partie. Qua fait-il, où se place-t-il ; court-il dans tous les sens à la recherche du ballon ou fait-il barrage aux autres ? File-t-il vers l’avant ou attend-il sur les côtés que le ballon lui arrive ? Tape-t-il de toutes ses forces en direction du but adverse (ou en touche) ou s’efforce-t-il de passer la balle à un de ses partenaires ? Percute-t-il ses adversaires ou entreprend-il de les feinter, de les ruser, de les dribbler ?

Pour l’œil exercé tout se passe en quelques minutes. Les casse-cous choisissent le poste de gardien de but ou d’avant-centre, postes en vue qui nécessitent un grand courage physique, où l’on se jette la tête la première au risque de se blesser gravement. Les prudents forment une digue chargée de bloquer et de repousser les insolents qui essaient d’approcher le but et de faire trembler les filets. Les plus habiles, souvent lestes et adroits, « manient » la balle, slaloment et ne vivent que pour inscrire leur nom sur la feuille de score et dans le journal. Reste les organisateurs, les maîtres à jouer, ceux qu’on appelle les milieux de terrain, et parmi eux, jusqu’au début du XXe siècle, l’illustre numéro 10, le premier que l’on cherchait du regard quand les équipes rentraient sur le terrain, la faute à Pelé, à Puskas, à Piantoni, à Rivera, par la suite à Platini, Maradona, Zico, Baggio...

Ce que l’on apprend du gamin le jour de son premier entraînement, on peut probablement l’étendre à la position qu’il adoptera dans la vie sociale. Il y a ceux qui se défendent, ceux qui veulent organiser, ceux qui veulent mettre leur grain de sel partout, ceux qui veulent avoir le dernier mot et/ou se distinguer

 

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