93-1001coupoles.pngabsentes.pngbaggio.pngcastor.pngcendrillon.pngcijiconstance.pngjauraitapeau.pngjeanne.pngkerguelen.pnglaboueetlesetoiles.pnglesbaskets.pnglesbavures.pngmortalamere.pngquedellmi.pngshowdedans.pngtourbillon.png
Renseignez votre email pour la Newsletter
HK, PEINTRE SOLDAT


RECHERCHE
LE MONDE DE JEANNE...

LE BON ABBE OUTHIER

SORTI EN 2010

BIBLIO BLANCHE

MULTIPLE & INDECHIFFRABLE

BIBLIO NOIRE
LA STAMPA NE PARLA

ALSO SPRACH BULGARI

OPERATION FARFU

LA PRESSE EN PARLE

OPERATION CHAPEAU

FLASHBACK NEWS

HETERONYMUS

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L- 20

21. Beurre-œufs-fromage, chambre mansardée, Françoise P. Levy et la mort du Général...


Fin septembre 1970. N’en déplaise au salopard de proviseur qui osa prétendre que j’étais « incapable de suivre des études supérieures », je m’inscris en première année de philo à la fac de Lettres en ville et en sciences économiques à celle de Droit qui se trouve à l’extérieur de la ville, du côté de l’Observatoire.

J’ai passé un été animé. Retour de Suède où les grandes blondes avaient été sympas sans plus, j’avais filé à Caorlé avec Denis et le fils d’un chef d’entreprise lédonien ; prolongé mes vacances pour les baux yeux d’Ise, une walkyrie en fleurs native de Essen dans la Ruhr ; et gagné quelques sous en jouant le serveur multilingue pour le compte du patron de l’Ideal Camping.

Au retour, il y avait eu ce match avec Tavaux contre les professionnels de Lyon où évoluaient les internationaux André Guy et Fleury Di Nallo, outre que mon adversaire direct, Jan Popluhar, le demi centre tchèque finaliste de la coupe du monde en 1962 ans. Eh bien, disons que je lui ai fait des misères pendant une mi-temps.

Entrer à l’université m’assura un certain prestige dans la famille en France mais également chez les cousins en Italie. Papa ne m’en disait rien mais il le fit savoir au chantier et le long des mains-courantes quand il venait me voir jouer au stade Paul-Martin de Tavaux, à Lons ou à Besançon.

Maman était fière (en répondant à mes innombrables questions depuis l’âge de 3 ans, elle y était pour beaucoup), mais inquiète. Elle avait échoué à convaincre mon père de me faire une petite sœur et elle allait se retrouver seule dans la grande maison de Sampans, un esseulement qui n’allait pas tarder à devenir de l’inquiétude : son fils seul dans une ville turbulente, les tentations, les mauvaises fréquentations, la nuit...

La rentrée universitaire était alors tardive, peut-être prévue début octobre. Dépendant financièrement de mes parents qui payaient mon loyer et assurait mon argent de poche pour un budget qui devait représenter un cinquième ou plus du salaire de mon chef de chantier de père, j’étais bien décidé à travailler pour montrer que je n’étais pas un ingrat, je trouve donc un petit boulot au SUMA de Saint-Claude où je suis affecté au rayon BOF (beurre-f-fromage) ce qui, en lecteur assidu de ‘Hara-Kiri Hebdo’ et en ennemi de la grande distribution me fait à peine sourire.

Je banalise mais je vis un moment exceptionnel...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L 19

19 - Morisi, t'as intérêt à avoir le Bac, deux millénaires d'histoire te contemplent !


L’enfant unique apprend très tôt à combler le manque d’enfants à la maison. Ou il s’ennuie et il cherche à quitter son nid pour trouver des amis avec qui jouer ou il invente ses propres jeux, ses propres recettes.

Une des miennes, enfant niché entre un père et une mère très unis, fut le dessin. J’ignore quand ce vice me prit mais aussi loin que je me rappelle, au Pornichet, à Saint-André de l’Eure mais surtout chez ma grand-mère maternelle qui était concierge 6, rue Choron, 75006, on m’installait avec mes illustrés et une armée de crayons de couleur et je ne pipais mot pendant des heures au milieu des Bibi Fricotin, des Pieds Nickelés et des gravures de mode que me prêtait celle que mon oncle et parrain appelait « Mémère la cousette », par opposition à « Mémère la chaussette », la mère de Papa, eu égard à sa manie de tricoter pour toute la tribu.

Recopier devint une de mes activités principales. Je recopiais des Mickey, des Donald, des Picsou, mais également des hommes des cavernes, des Égyptiens, des Grecs et des Romains, surtout des « Assyriens belliqueux » et des « Aztèques », que j’opposais les uns aux autres au mépris de toute chronologie, à l’instar des batailles que j’organisais entre soldats de plomb de la guerre 14-18 et chiricahuas de Cochise à qui prêtaient main forte des grognards de l’armée de Napoléon et des centurions romains.

Le dessin m’a accompagné toute ma vie. Prendre un crayon, un feutre, un Bic et représenter les perspectives qui s’offrent à mon regard depuis une terrasse est un bonheur infini, une expérience grandeur nature de notre être au monde...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L 18

19. Langue paternelle, langues mortes, argots, jargon et langues étrangères : ma tour de Babel...


Je suis né dans les locaux de l’hôpital militaire de Neuilly-sur-Seine le 1er janvier 1951, selon ma mère, dans la chambre 11. Je suis techniquement né à Neuilly mais c’est à Nanterre que mes oreilles ont capté les premières conversations autour de moi. En français entre mes parents, avec mes oncle et tante, mais en dialecte de Plaisance (Èmilie-Romagne) lorsqu’on me portait chez Lazzaro et Maria, mes grands-parents.

En italien véhiculaire aussi, lorsque Papa invitait des compatriotes à la maison.

La valse des intonations et des accents ne s’arrêtait pas là. Papa me fit rencontrer des amis ouvriers qui venaient d’Algérie, de Yougoslavie, d’Espagne, mais également d’Alsace, de Normandie, du Pas de Calais ou de Marseille.

Au collège ce fut le tour de l’allemand première langue et du latin, autres logiques, autre syntaxe, mystère des inversions et des participes passés rejetés en fin de phrase. La Guerre des Gaules, les discours de Cicéron, puis l’enchantement brutal des Nixe et des Lorelei, qui me servirent bien peu quand je me mis en quête de cousines germaines et de camarades de jeu.

Nous sommes toutes et tous la résultante mal maitrisée des mots et des verbes que nous devons assimiler pour grandir.

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L 17

18 - D'une sélection foirée au Living Theatre ou quand la vie du fils Morisi devient un Grand Magic Circus

Avant d’obtenir un 13,5/20 au bac de Français (grâce à Mallarmé et à son ‘Le Vierge, le Vivace et le Bel aujourd’hui’), je m’étais rendu à l’IREPS du château de Vincennes où était prévue une journée de sélection en vue de la formation de l’équipe de France scolaire 1969/70.

Accompagné d’Alain Chapiteau, mon pote lédonien, nous arrivons sur place et nous nous joignons à la soixantaine de présélectionnés venus de toute la France, parmi lesquels Redon, Mankovski et quelques autres qui ont déjà joué au plus haut niveau et qui feront carrière..

C'est un M. Fournier, le sélectionneur attitré, qui nous reçoit. Quatre équipes sont formées, de mémoire les bleus, les rouges, les jaunes et les blancs, le dernier choix, ceux dont on devine qu'ils seront laissés-pour-compte..

Alain fait partie des jaunes, moi des blancs. Le premier match oppose les bleus (les futurs titulaires ?) aux jaunes. Alain ne se débrouille pas trop mal, je le console, il peut se rattraper..

Quand arrive mon tour avec les blancs...

 

LES CHRONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 16

17. FLASH BACK SUR L'ÉTÉ 1968 - Lorsque les corps exultent entre amis fraternels et baisers brûlants


J’ai le souvenir d’une force intérieure immense, d’un geyser d’énergie irradiant jusqu’à la dernière de mes molécules. Sur la lancée de 68 et de ses insolences, il n’allait plus s’agir de passer des examens, de réaliser des prouesses, de jouer au plus haut niveau mais de s’immerger dans un monde formidable et illimité, de le domestiquer, de la conquérir, de s’y fondre tout en laissant une trace et, pour cela, s’affranchir de toutes sortes de conditionnements, à commencer par la sphère familiale.

« Drop out », recommandaient Ginsberg, Cummings, Corso, Ferlinghetti, les poètes de la beat-generation que je venais de découvrir à la librairie Cart, rue Moncey ; auxquels se joindraient Timothy Leary, William Burroughs et les maîtres à dé-penser de la contreculture, dont les incitations antisociales se mêlaient aux provocations d’Hara-Kiri qui deviendrait Charlie Hebdo à la mort du Général, pour faire de moi un carnaval de désirs et de vaticinations à mille lieues du projet de faire carrière sur les terrains de foot et dans la société.

A bien y repenser tout prit un tour décisif au mois d’août 1969...

 

LES CHONIQUES SEPTUAGÉNAIRES - L - 15

16 - 1970-71 : Extension du domaine de la réflexion et extinction d’un rêve, du foot à l’encyclopédisme libertaire...

m

L'année de mon entrée en Terminale, les fils de mon scoubidou intérieur croissent et s'emmêlent rendant mon avenir problématique et renvoyant mes rêves de Stade Vélodrome et de San Siro aux calendes grecques.

Il y avait le football, la joie de vivre une époque épique (le flower-power et la mode de l’autostop avaient conquis l’Europe) mais en plus une passion naissante pour l’écriture, stimulée par le prof d’histoire-géo, un humaniste sincère qui deviendrait adjoint au maire ; par Patrick Lehmann, le prof d’anglais qui me fit découvrir l’"Ulysse" de Joyce et m’encouragea à écrire en anglais, et en français,.Sans oublier un étonnant prof de philo, le Père Pastré, abbé marxiste-léniniste qui défroquera et épousera une femme divorcée, d’après ce que je pus en savoir plus tard.

J’ai le souvenir d’une année formidable. L’impression d’avoir poussé une porte et d’entrer dans une caverne d’Ali Baba aux richesses inépuisables. Ah les cours de philo où Pastré noircissait le tableau de nos idées avant de nous aider à les ordonner et à en faire les prémisses d’un discours ou d’un argumentaire... Ah les exposés qu’il distribuait à partir de nos questionnements et qu’il s’agissait de soutenir en classe la semaine suivante — Qu’est-ce que le fascisme, le gaullisme, le communisme, l’anarchisme : sujets sur lequel je me jetai avec délectation grâce aux petits livres Maspero et aux essais de Daniel Guérin, Proudhon, Bakounine, Kropotkine : bases pour une compréhension de la pensée politique et sociale ;

 

 

<< Start < Prev 1 2 3 4 5 6 7 8 Next > End >>

JPAGE_CURRENT_OF_TOTAL

Joomla extensions by Siteground Hosting